L’origine du village Fonakeukeu remonte à un certain Saazap. Il est venu de la plaine de Mbo traversant l’actuel Fotomena, Foto avant de s’installer à Ngoua. Il forme avec les autochtones un groupe autonome. Leur histoire est surtout liée à ce buffle qu’ils avaient attrapé vivant et l’ont domestiqué. L’animal suscita une grande admiration de la part des chefferies environnantes en l’occurrence la chefferie Bafou, Batsingla, et Foréké -Dschang qui ne tardèrent pas à demander une alliance. Fonakeukeu s’opposa vivement et préféra rester indépendant. Le chef Foto, disposant d’une puissance d’intervention trop grande rentre en contact avec Fonakeukeu. Ils acceptèrent la vente du buffle, mais à une seule condition. Qu’ils se le partagent. Le site choisi pour ce fameux partage était la chefferie Foto. Fonakeukeu garda l’animal en attendant la date convenue. Une autre tradition dans ce village était d’exterminer les familles vampires. C’est ainsi que la femme d’un laquais fut tuée. Furieux de ce crime crapuleux, ce laquais alla abattre le buffle dans la nuit et prit une petite part qu’il alla donner au Chef Foto. Crime de lèse-majesté s’écria le chef Foto ! Du coup un dialogue s’engagea.

 – « Laquais » : Ce n’est pas possible mon chef !

– « Chef » : Qu’y a-t-il ? Voici comment le chef fonakeukeu vous a traité. Il a tué le buffle en cachette et m’envoie vous remettre cette part.

Tout ceci occasionna une guerre dans laquelle le chef foto sortit victorieux.

Puisque disposant d’une grande puissance militaire. Il s’empara alors du village Fonakeukeu qu’il incendia sans aucune résistance. Le chef fonakeukeu se réfugia sur une montagne d’où il voyait sa chefferie s’effondrer sous les flammes. Quatre-vingt-dix de ses enfants périrent dans ces flammes. Ngoua fut conquis et devait servir par la suite de territoire géographique que les populations fonafeukeu occupent jusqu’à l’heure actuelle.

Le Toponyme Fonakeukeu a la signification suivante :

– FO = qui veut dire chef

– NA = préfixe du nom du chef

– Keukeu = fuyard

Une alliance devait voir le jour entre le chef Foto et Fonakeukeu. Elle était l’œuvre de Fotsinbing assisté par Fotoulazizong avec surtout le concours des allemands, puissance colonisatrice. Tous ces chefs étaient des vassaux de Foto sous le règne de Nélo, les trois chefs viennent demander une alliance à Fonakeukeu. Mais voulant préserver son indépendance et sa liberté, ce dernier s’y opposa. Les allemands interviennent et imposent une alliance à Fonakeukeu qui se soumit sous le règne de Nélo (Foto) et de Tazengowet (Fonakeukeu), Fonokeukeu devient un quartier de Foto dominé et contrôlé par Nélo, Etrangers. L’ADVF devient l’ADF, ((Association pour le Développement de Fonakeukeu ».

L’ADVF devenue ADF

L’on pouvait désormais avoir accès aux aides extérieures par les ONG ou tous autres donateurs de bienfaisance.  Une réorganisation de l’ancienne structure est faite pour asseoir l’ADF qui sera désormais l’organe coordonnateur des activités de développement. Avec notamment, la mise en place des statuts et règlement intérieur. Le vote et l’installation d’un bureau national. L’association a été connue par le Préfet du Déportement t de la Menoua qui a signé un arrêté pour la légaliser le 20 Octobre 2000. Le poste de responsables des régions a t’u le jour. Les régions étant des unités pouvant s’étendre sur plusieurs pro vinces (appelées aujourd’hui régions administratives). Actuellement. il existe plusieurs régions à savoir. La région du centre. Sud et Est regroupant tes régions administratives du Centre, de l’Est et du Sud. La région du littoral regroupant les régions administratives du Littoral et du Sud-ouest. La région de Bafoussam regroupant les provinces de l’Ouest et du Nord-ouest et la région de Dschang constituée par le département de la Menoua. Le nombre de contribuables augmente. Les nouveaux projets de développement sont conçus et classés par ordre de priorité, constituant ainsi une banque de projets. Sous l’égide de l’ADF, plusieurs projets repartis en commissions ont été réalisés.

L’association s’ouvre progressivement à l’extérieur par l’intermédiaire de ses élites. Plusieurs aides ont ainsi été décrochées dans divers domaines. Eau potable, éducation, santé, routes, etc. Plusieurs ‘projets sont actuellement en banque. A savoir : La construction d’une route pour relier le village Fonakeukeu au village Fotoména en passant par Mmelou’hou. L’électrification totale du village. L’extension du réseau d’eau potable. La création de nouvelles routes de desserte. La mise en place d’une grande ferme communautaire. La mise en œuvre du projet pomme de terre. La construction d’un terrain de football.

Des efforts sont faits dans le cadre de la recherche des financements nécessaires pour la mise en, œuvre de ces projets de développement. L’évaluation générale de toutes ces activités menées depuis 2008 sera fait lors du prochain congrès de I’ADF qui se tiendra du 24 au 31 Juillet 2010 à la chefferie Fonakeukeu, baptisé « Congrès de la maîtrise du développement ».

Dès les années soixante-dix, un système d’eau potable voit le jour à Fonakeukeu, œuvre du Génie Rural, un organisme de l’Etat du Cameroun, qui avait alors entrepris de mettre en place huit bornes fontaines dont il confia l’entretien à la communauté. Faute de moyens pour un suivi véritable, l’eau arriva à manquer, contraignant ainsi les populations à retourner à l’eau du marigot impropre à la consommation. Mais en 2000, l’eau potable revoit le jour grâce au Service Laïque de Coopération au Développement (SLCD), une Ong belge. Après trois ans d’études, le projet démarre avec la réhabilitation de l’ancien réseau, l’installation et l’extension des autres bornes fontaines dans certains quartiers du village.

Un comité de gestion a été mis en place avec pour missions de veiller au bon fonctionnement du réseau. Président : Tchoutezem René dit (à tout casser). Les membres Metchop Jean, Bogning Jean Marie, Zagalo Blaise et Nguintidem Jean Pierre. Les missions de ce Comité sont : fixer le montant des contributions pour l’entretien du réseau. Assurer le recouvrement des contributions. Fixer les motivations des agents d’entretien. Etudier les demandes d’extension du réseau dans les domiciles.

L’élite, éprise de développement est activement impliquée dans ce projet. Ainsi le Recof à améliorer la qualité de vie des populations, réduire les maladies à transmission hydrique telles que la typhoïde, le choléra, la dysenterie amibienne et les vers intestinaux et le développement du village. Malgré ces avantages deux principaux obstacles freinent les bienfaits de ce projet. La faible implication des utilisateurs et le manque d’entretien du réseau. Beaucoup restent donc à faire dans cette commission. C’est pourquoi toutes les populations fona sont invitées à s’intéresser réellement au projet, en- contribuant aux payements des frais d’entretien, à susciter d’éventuels partenaires, pour le bonheur des populations.